C’est l’histoire d’une bataille oubliée, que peu de livres relatent. Au début de l’année 1941, le Japon a décidé d’envahir l’Asie du Sud Est. Le pays du soleil levant s’y imposera violemment. Cette bataille est un tournant dans l’histoire, car non seulement elle signe la fin des cuirassés géants, mais prive les alliés et Singapour d’une défense majeure.

Le HMS Prince of Wales, joyaux de la flotte du Royaume Uni, était un croiseur de combat de la classe King George V de 35 000 tonnes, construit à Birkenhead – Angleterre. Il fut lancé en mars 1941. Cette classe de bâtiment était construite pour pouvoir affronter des monstres tel le Bismarck. D’ailleurs, le POW, (abréviation pour le Prince Of Wales) participa à la bataille du fameux Bismarck, durant laquelle le HMS Hood, le bâtiment favori de la flotte de sa Royale Majesté fut coulé. Ces cuirassés mesuraient prêt de 250 mètres de long et possédaient l’armement le plus lourd de l’époque.

Après réparations, Le POW fut envoyé en mission pour le « Far Est » (Cochinchine de l’époque) avec le HMS Repulse, un autre cuirassé, héro de la 1ère guerre mondiale, pour contrer le développement rapide de l’agression japonaise dans cette région. Les japonais avaient équipé des avions de torpilles, une arme nouvelle, qui venaient juste de faire ses preuves à Pearl Harbour. Ce sont ce type d’avions qui seront lancés à la chasse de la flotte anglaise. Le 10 décembre 1941, les navires, après une tournée infructueuse, revenaient du golf de Siam et se trouvaient entre Kuantan et Tioman. La bataille en haute mer peut sembler incongrue : des monstres d’acier crachant des salves d’obus de toute taille contre de frêles aéronefs. Malgré l’armement et les épais blindages, le HMS Prince of Wales est d’abord coulé à 12:30 et le Repulse à 13:30. 850 marins périront dans cette attaque.

Gisant pratiquement retourné par 60 mètres de fond, le POW est, par sa longueur, particulièrement impressionnant. Il montre à ses visiteurs l’ampleur de l’attaque subie, et la panique des marins… La plupart des écoutilles sont encore ouvertes.

Le HMS Repulse, était un croiseur de combat de 26 500 tonnes de la classe Renown, construit à Clydebank en Écosse. Terminé en août 1913, le navire rejoint la « Grande Flotte » après de petites modifications et opéra en Mer du Nord durant la Grande Guerre. Opérant avec la « Home Fleet » (flotte nationale) dans les deux premières années de la 2ème guerre mondiale, puis fit route avec le Prince of Wales à Singapour. Coulé par 55 mètres de fond et couché sur le flan tribord, ce navire de 250 mètres de long a encore presque tous ces canons en position de tir.

Cette bataille est la 1ère de l’histoire durant laquelle des navires de combat seront coulés en temps de guerre par des torpilles lancées depuis des engins volants. Churchill ne voulait pas croire qu’une telle attaque fut possible et n’avait pas ordonné de couverture aérienne.

Pearl-Harbour était à la une de la presse et cette bataille sombra pendant longtemps dans l’oubli. Tous les ans, la British Navy dépose des gerbes de fleurs à l’endroit exact ou ont été coulés les navires, en l’honneur de ses marins.

Plonger sur le Repulse et le POW

De Tioman, un club de plongée est suffisamment équipé pour sur ces épaves. Il s’agit de B&J, notre prestataire favori. Ils y plongent 1 ou 2 fois par an depuis plus de 30 ans et sont rompus à la logistique de telles sorties. Ces plongées s’adressent à des plongeurs TEC certifiés et demandent une sérieuse organisation. D’abord par la distance, puisqu’il faut plusieurs heures pour parvenir sur les lieus des naufrages. Ce sont des plongées impressionnantes, 60 mètres de profondeur et au milieu de nulle part ! Bien que des pilleurs d’épaves (pour les métaux) aient endommagé les 2 navires, une grande partie des coques et toutes les structures sont encore bien exposées. Il y a une grande distance entres les 2 cuirassés. Ce sont donc 2 plongées bien distinctes qu’il faut planifier. Pour le plongeur, il faut bien réaliser que ce sont des cimetières militaires : ne rien toucher, plonger avec respect et être prudent. Les épaves sont peu visitées et non sécurisées contre les équipements de pêches (filets) qui s’accrochent aux structures.

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