On ne sait pas exactement depuis quand Tioman est habitée, mais son relief était surement gage de sécurité.
Premier Contact
L’historien Mas’Udin, dans les années 1000, écrit qu’ils y furent accueillis par une population hostile, armée de flèches empoisonnées. Les indigènes arboraient d’étranges coupes de cheveux et des maquillages impressionnants.
La religion musulmane s’est installée dans cette région du monde à la fin du premier millénaire, et ce malgré la rébellion de 876. L’importance du trafic des commerçants n’a fait que croître au fils des siècles.
Il est probable que la population de l’île ait été décimée par des armées et des pirates à plusieurs occasions. Heureusement, l’île, dans son immense jungle, recèle de nombreuses caches et grottes, ou des indigènes se sont cachés durant les raids des agresseurs venus des mers lointaines. Il a été retrouvé des porcelaines chinoises, des jarres de différentes époques dans des cavernes et des grottes à 300 mètres d’altitudes. Ce ne sont pas les marins qui les y ont amenés et encore moins la mer. L’île connaissait parfois de très longues périodes de calme, sans visiteurs, durant lesquelles les survivants reprenaient leurs habitudes et repeuplaient les 2 ou 3 villages supposés du moment : Mukut, Tekek et Juara.
Sur la Route du Commerce
Durant la dynastie Song, au 13ème siècle, le commerce chinois était à son apogée. A un point que la devise chinoise de l’époque fut la principale monnaie de toute la région et ceci jusqu’au milieu du 15ème siècle. Et ce jusqu’à ce que quatre vingt navires de la prestigieuse flotte chinoise coulent au sud Tioman, surpris par une tempête et drossés sur les côtes de Mukut.
Cet évènement stoppa pendant une longue période le commerce chinois. On trouve encore, à certains endroits, dont le secret est gardé jalousement, des porcelaines précieuses (du Ming par exemple). Nombre de ces trouvailles sont exposées dans des musées au travers le monde.
Quatre Siècles dans l’Oublie
Tioman changera souvent d’appartenance. Siamoise, Kmere, Chinoise, Javanaise. Mais le sultanat d’origine malaise retrouvera toujours ses droits.
Il est quasiment impossible de cultiver sérieusement les terres de Tioman ou d’y construire de larges infrastructures, le terrain est trop accidenté, et c’est probablement ce qui sauve Tioman des hommes et laisse son environnement préservé. Les occidentaux, mis à part pour s’y reposer après de longues traversées, ne voient aucun intérêt en Tioman. Elle ne sera donc pas l’objet de disputes territoriales durant les deux derniers siècles. La population de l’île vit de pêche, de chasse, car il y a de nombreux mammifères commestibles, et des fruits qu’elle trouve en quantité dans la jungle.
Ces locaux connaissent très bien les propriétés des plantes de leur île, celles qu’ils peuvent manger, et celles qui sont médicinales. Ils vivent, sans le savoir, dans un Eden.
Un Roi Français
A la fin du 19ème siècle, les occidentaux sont très présents dans le Sud Est Asiatique. Un Roi Français, Marie David de Merayna s’y installera une décennie (voir notre article), jusqu’à sa mort. Il y aura créé les plantations de palmiers et d’hévéas.
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L’auteur de cet article : Mon nom est Denis Quentin et je suis Français. Mon cÅ“ur est à Tioman depuis 1995. Instructeur PADI, j’y ai vécu plus de 12 ans, Å“uvrant aussi pour la protection de l’environnement.
Je suis heureux de vous faire découvrir les secrets et les merveilles de Tioman.